Sénégal - Trouver et mettre en place une presse pour fabriquer de l’huile n’a pas été facile en cette période de coronavirus. Suivez les tribulations de notre équipe de coordination !
Les unités que nous érigeons sont systématiquement dotées d’équipements réalisés par des artisans locaux. De cette façon, nous soutenons l’économie locale et nous facilitons leur entretien à long terme grâce au service après-vente. Les artisans sénégalais disposent de toutes les compétences nécessaires pour confectionner des moulins à céréales, des broyeuses à arachides ou des décortiqueuses à riz de qualité. Mais dans le cas de l’unité de fabrication d’huile de Diagnonding, notre équipe locale devait dégoter un artisan capable de confectionner une presse pour extraire l’huile du fruit et de la noix du palmier local.
Au Sénégal, les palmiers à huile ne se trouvent qu’en Casamance. Ils y poussent à l’état sauvage et les populations valorisent leurs fruits de manière artisanale en extrayant l’huile à la main. La mise en place d’une unité dans le village de Diagnonding répondait à la demande locale. Si la technologie appropriée était trouvée, nous serions le fer de lance d’un changement important dans ce domaine.
En Guinée, les mêmes palmiers sauvages sont nombreux et nous avions déjà soutenu des unités d’extraction d’huile.
En nous basant sur ces bonnes expériences, nous avions prévu qu’un technicien guinéen vienne au Sénégal pour y former des artisans locaux. Mais en cette période de coronavirus, une action facile allait se révéler compliquée. En raison de la fermeture des frontières, notre équipe a dû finalement abandonner cette idée.
Elle a alors sillonné le pays et a trouvé un centre de recherches dans la région de Kolda. Celui-ci a pu mobiliser plusieurs techniciens qui ont travaillé sur les quatre équipements principaux de l’unité durant huit semaines. Tandis que la presse à huile de palme, l’étuveur et le concasseur ont donné entière satisfaction, la presse à huile de palmiste n’était pas aussi efficace que prévu. Notre équipe a alors pris l’option d’envoyer un technicien sénégalais au Bénin pour un mois afin qu’il acquière les compétences nécessaires. En fin de compte, ces démarches ont permis d’atteindre l’objectif fixé.
L’unité de Diagnonding a finalement pu être mise en place. Elle a été équipée avec près d’un an de retard. L’artisan qui s’était rendu au Bénin a formé plusieurs artisans sénégalais. Ensemble, ceux-ci envisagent la diffusion à plus large échelle des presses inspirées par le modèle béninois.
L’unité du village de Faraba réalisée en 2016 pourra bénéficier prochainement de cette technologie. De même, celle de Boudhié Samine qui est en train d’être finalisée actuellement. Finalement, cette aventure ouvre une nouvelle ère dans le domaine de la production de l’huile du fruit du palmier en Casamance.
Xavier Mühlethaler