Guinée - La mise en place d’unités de transformation agricole offre une alternative à l’exode rural. Les résultats surpassent les attentes les plus optimistes.
La région de Kindia est un véritable pays de cocagne : riz, arachide, manioc, fruits du palmier, avocats, mangues, ananas… tout y pousse. Malgré cette abondance, la population rurale vit dans une pauvreté extrême. Par exemple, dans le village de Fandjeta, 30 % des parents ont préféré retirer leurs enfants de l’école lors de l’introduction d’une cotisation équivalant à CHF 0.25 par mois pour entretenir un enseignant ! Cette vulnérabilité pousse les habitants à chercher leur bonheur ailleurs grâce à l’exode rural, voire même à l’émigration.
Afin que les habitants des sous-préfectures de Samaya et Bangouya puissent vivre dignement dans leurs villages, nous avons répondu favorablement aux nombreux appels de la population pour mettre en place des ateliers de transformation.
En cinq ans d’intervention en Guinée, cinq unités de transformation ont été érigées. Avant notre intervention, on n’en trouvait aucune ! Les agriculteurs souhaitent valoriser leurs récoltes locales de riz, d’arachide, de manioc et de fruits du palmier. Ils savent qu’ils peuvent générer des retombées économiques considérables grâce à une demande régionale importante en produits transformés de qualité. Une aubaine économique, mais également favorable à l’environnement. L’empreinte écologique entre le riz importé d’Asie et le riz local parle en effet d’elle-même.
Aujourd’hui déjà, plus de 700 personnes travaillent dans ces cinq ateliers et y gagnent leur vie décemment. Parmi elles, de nombreuses femmes et des jeunes. C’est le début de la constitution d’un véritable tissu économique, qui insuffle un nouvel espoir permettant d’éviter aux habitants de chercher de quoi vivre ailleurs.
Xavier Mühlethaler